Les Accidents dus à l'Oxygène (O2)


Toutes les fonctions de l'organisme sont assurées quand l'O2 intervient à la pression partielle de 0.21 bar (l'air étant composé à environ 21% d'O2) : on dit alors qu'on est en normoxie.

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L'Hyperoxie, la toxicité de l'oxygène


L'O2, gaz essentiel à la vie est un oxydant puissant. En pression, il attaque de nombreux composés chimiques du système nerveux.
L'action de l'oxygène sous pression sur le système nerveux est un processus complexe avec de nombreuses étapes. Le déclenchement d'une crise d'hyperoxie aigue est le résultat du débordement de nombreux mécanismes de défenses successifs.
L'efficacité de ces mécanismes sera fortement variable en fonction des individus, des circonstances, de l'état physique du moment. La survenue de la crise est une variable aléatoire qui ne peut pas être prévue d'une expérience à l'autre.

L'hyperoxie est un état résultant de l'inhalation d'O2, pur ou en mélange, à des pressions partielles supérieures à 0,2 bar.

Deux effets sont possibles :


  • Effet Lorrain Smith arrive pour une inhalation de l'O2 à une pression partielle supérieure à 0,5 bar, pour des durées supérieures à 2 heures. L'O2 devient toxique et peut provoquer des lésions pulmonaires inflammatoires (se manifestant par de la toux, de l'essoufflement, un oedème ou des rétractions (atélectasies) des poumons)..


  • Effet Paul Bert arrive pour une inhalation de l'O2 à une pression partielle supérieure à 1,6 bar. Cet accident concerne les plongées aux mélanges suroxygénés (NITROX) ou à l'air pur (utilisé aux paliers).


Seuil de toxicité pour la PpO2 :


  • En immersion on retiendra un seuil conventionnel de 1,6 bar.

  • En décompression au sec (tourelle, bulle), on retiendra un seuil conventionnel de 2,2 bar. La crise est imprévisible, sa survenue aléatoire et brutale. Même si des signes avant coureurs (prodromes) sont parfois cités, il n'existe pas de signes avant coureurs exploitables fiables pour le plongeur en immersion.

La seule possibilité de défense contre l'hyperoxie est le respect des profondeurs limites.

  • 6 m pour un palier à l'O2 pur.
  • 30 m pour un mélange à 40 % d'O2.


Symptômes


  • Effet lorrain Smith : face rosâtre, difficultés respiratoires, toux, lésions pulmonaires

  • Effet Paul Bert : face rosâtre, vision double, réduction du champ visuel, contractions pulmonaires, crise de type épileptique, syncope, mort.

Conduite à tenir


  • Assister le plongeur pour le ramener dans l'espace médian afin de le soustraire à l'effet de la pression partielle de l'O2.

  • Si le plongeur est inconscient, le remonter, faire un bilan et réanimer si nécessaire.

  • Faire respirer un mélange à une pression d'O2 non toxique. Lors d'une décompression en tourelle ou en bulle, c'est possible en retirant le masque par le masque d'inhalation d'O2. Dans l'eau, c'est pratiquement impossible.

  • Assurer la sécurité de la personne jusqu'au retour à la normale (tenir hors de l'eau, protéger des chocs...)

Prevention


  • Suivre une formation spécialisée pour les plongées aux mélanges.

  • Ne pas dépasser les 60 mètres.

L'Hypoxie


L'hypoxie résulte de la diminution de la pression partielle d'O2 en dessous de 0,2 bar. Cet accident concerne les plongées en apnée ou en circuit fermé.

Symptômes:


Il n'y a pas de symptômes.

Prévention :


  • Eviter l'hyperventilation prolongée avant une plongée en apnée.
  • Eviter les apnées successives.
  • Se surveiller en binôme.
  • Connaître ses limites.
  • Augmenter progressivement le temps et la profondeur.
  • Limiter à 15m.
  • Suivre une formation spécialisée pour les apnées profondes.

En cas d'accident :


  • Sortir rapidement la tête de l'accidenté hors de l'eau.
  • Si le plongeur est inconscient, le remonter, faire un bilan et réanimer si nécessaire.

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James Lorrain-Smith (1862-1931)

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Fils d'un pasteur anglican, il né en 1862 à Dumfriesshire. Il étudia à l'université d'Edinburgh tout d'abord les arts, puis la médecine en 1889. Il poursuivi ses recherches à Strasbourg puis Copenhague. Il enseigne ensuite au Queen's College de Belfast et devient professeur en 1901.
En 1897, il étudia l'inflammation des alvéoles pulmonaires sous une forte pression partielle d'oxygène. Cette intoxication s'appelle désormais « effet Lorrain Smith ». On en parle sur la page traitant de l'hyperoxie.

L'effet James Lorrain-Smith:
Toxicité pulmonaire de l'oxygène en exposition prolongée (à partir de 2 heures) à une pression  partielle d'oxygène entre 0.5 et 1 bar.

Paul Bert (1833 - 1886)

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Pour nous plongeurs, P. Bert est inévitablement lié à ses recherches menées sur les effets de l'oxygène sur le corps humain. Mais ce grand Monsieur ne s'est pas seulement arrêté à ses études scientifiques, il a aussi mené une carrière politique au cours de laquelle il se battra bec et ongles pour détacher le clergé de l'éducation.

L'effet Paul Bert
La toxicité neurologique de l'oxygène survient à partir d'une PpO2 > 1,6 bar.


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