Le TOGO (Ville de Valence)

Le Ville de Valence à été lancé à la fin du XIX siècle (1882) et sert dans un premier temps pour le transport d'agrumes.
Racheté, il est rebaptisé Le Togo et servira au transport de charbon. Cargo de 1484 tonnes pour une longueur de 78.5m, 10.5m de large. Sa motorisation se composait d'une machine de 208ch et son gréement de trois mats. Son équipage était composé 22 à 28 hommes.

Accueil

Historique de l'épave

Cliquez pour agrandir l'image

Le Togo voit le jour au chantier Robert Thompson and Sons à Newcastle (Angleterre) en 1882. Précurseur des navires modernes, sa construction est innovante : acier, cinq cloisons étanches, double coque. Il est à voile et à vapeur : 3 mâts et un moteur de 208 CV. Le Togo mesure 76 m de long sur 10,35 m de large et jauge 1640 tonneaux. C'est un gros navire et son équipage est en conséquence : 25 hommes. La Compagnie Havraise Péninsulaire achète le navire et le rebaptise Ville de Valence. Cette compagnie possédera jusqu'à 16 navires dont le plus gros le Ville de Paris jaugeait 3500 tonneaux. En 1906 il est revendu à la Compagnie Becchi Lalagno de Savone

                                    


Il navigue dès lors sous le nom d'Amor. C'est en 1912 qu'il sera baptisé Togo après l'acquisition qu'en fait la compagnie génoise Ilva. Après les fruits c'est le charbon que le Togo transporte dans toute la Méditerranée. Il sort presque indemne de la première guerre mondiale, mais le 12 mai 1918 il heurte une mine de 150 kg laissé par le sous-marin UC 35 (mouilleur de mines côtier). Comme plus tard le Donator et le Grec, le Togo est coupé en deux et coule immédiatement. Cinquante neuf ans plus tard le biologiste et plongeur Richard Calmes l'a retrouvé: " Ce jour là, j'étais chargé par le Club Nautique de Cavalaire de mouiller 3 bouées pour une régate. En me rendant sur la zone prescrite, j'ai soudain lu un écho de 10 à 12 m de hauteur sur mon sondeur. Je pensais qu'il s'agissait d'une roche. Les pêcheurs aussi, car ils y calaient leurs filets avec succès. Mais parfois les engins de pêche restaient coincés malgré la tranquillité du site. Quand je suis descendu, j'ai eu la surprise de découvrir un bateau couvert de filets. Quelle émotion ! Le bateau était totalement vierge. "

Description


Une autre épave mythique avec le Donator et le Rubis. C'est une plongée difficile à préparer soigneusement car la profondeur est importante. Le Togo est posé à plat sur un fond de sable en légère pente, la proue en direction de la plage de Cavalaire. L'épave nécessite plusieurs plongées car elle est vaste : 60 m de long, et profonde. La descente dans le bleu pendant 47 m est un pur moment de bonheur. Enfin l'immense carcasse de métal apparaît. Le pont avant est à 47-48 m. Il est amusant de s'avancer de quelques mètres devant l'étrave et de se retourner vers le navire. On a l'impression que le Togo vous fonce dessus. La perspective avec le sable 8 m plus bas est somptueuse. Partir le long des flancs du Togo n'apporte pas grand chose (hormis la vision des gorgones) et réduit le temps de plongée.

                                                   


Sur la proue deux magnifiques ancre à jas sont encore visibles. On peut rentrer dans le château avant qui est éclairé très faiblement par quatre hublots. Un peu plus loin en direction de la poupe les écoutilles ouvertes donnent sur les cales. Celles-ci sont vides hormis les restes de charbon. Un énorme treuil occupe l'axe du navire. Les superstructures centrales du Togo ont disparu. Elles étaient probablement en bois, de même que les lattes du pont. A l'arrière des superstructures on peut visiter la cambuse. Le poêle en fonte boursouflé par la rouille est toujours présent ainsi que quelques ustensiles. On peut également voir les sanitaires. A l'extérieur les bossoirs semblent attendre leur chaloupe. La cheminée a disparu, le trou est gigantesque, deux plongeurs pourraient presque y pénétrer. Après les superstructures et coursives, on débouche sur le pont arrière en travers duquel un mât repose. Puis c'est la cassure à 61 m au sable. On peut pénétrer dans le Togo et aller visiter avec prudence la salle des machines qui est gigantesque. D'énormes appareils, grilles baignent dans une lueur bleu-vert sublime. La poupe est à environ 300 mètres sur un fond de 68 m. On peut y voir le gouvernail et l'hélice.  Il vaut mieux s'en tenir aux ouvertures le long du pont.

Faune et flore


GORGONES ! ! ! En effet les principaux attraits du Togo concernant la faune et la flore sont les immenses gorgones rouges qui l'ont colonisé. Celles-ci font parfois un mètre de largeur et lui donne un aspect fantomatique. Elles sont parfois si denses qu'il faut trouver un autre passage pour visiter les coursives du navire. Les cales dissimulent quelques congres. On fait la plongée parmi des nuages d'anthias et de castagnioles surveillés de près par des dentis. Il est possible de voir du mérou, mais ceux-ci à l'inverse d'autres sites restent très méfiants. Sur le sable au niveau de la cassure on peut avoir la chance en se retournant dans le bleu de  surprendre un poisson lune.

Voir la vidéo



Le Togo
Cliquez pour agrandir l'image

Localisation


L'épave du Togo repose dans la rade de Cavalaire, à cinq cents mètres plein ouest de la pointe Dubreil.

Coordonnées: 43 deg 10,13 nord / 06 deg 35,75 est

Profondeur: le haut du pont est à 47m et le plus profond se situe au niveau de la poupe à 57m. Un autre tronçon de la poupe repose pas loin à environ 70m.

La plongée

La proue, orientée vers la côte, est impeccable, grosse ancres à jas à poste, grue de capon en état. Le pont en bois a disparu. Un peuplement dense de gorgones a envahi les vestiges. On arrive à distinguer la décoration de l'étrave, sorte de moustache, évocation des figures de proue de navires d'antan. Le sable, à 8 mètres plus bas, est clair et couvert de vestiges. Un treuil énorme demeure en place. On peut sans problème pénétrer dans le poste avant ou dans les cales gorgées d'anthracite.

Vers le centre du bâtiment, les superstructures sont réduites : mâts couchés, cloisons en bois mangées par la vie marine, cheminée détachée. La cuisine demeure particulièrement intéressante, avec ses deux fourneaux et ses ustensiles en fer soudés par la rouille. En avant, subsistent les vestiges de la roue, tandis que manches à air, capots, rampes ont basculé dans les fonds.

La salle des machines a une allure de cathédrale : plusieurs mètres de haut, des appareils propulseurs énormes, des grilles, des cloisons intactes, une lumière diffuse en provenance de ciel lointain.

A environ 60 mètres en arrière de l'étrave, le navire est coupé net. L'explosion qui l'a envoyé par le fond l'a partagé en deux ! La poupe et l'hélice sont à plusieurs centaines de mètres de la proue, complètement déformées !

Les murailles de Togo présentent une profusion d'énormes gorgones rouges, grenat, orange, noires, peuplées de minuscules castagnoles. Le spectacle est beau... trop beau, car il fait oublier la profondeur et le temps qui passe !

Difficulté

La principale difficulté réside dans la  profondeur. Il y a généralement peu de courant sur le site et la visibilité est généralement excellente. La plongée se fera le plus souvent à l'air et toutes les précautions sont à prendre pour une immersion à cette profondeur sur un mélange narcotique.



Site web créé avec Lauyan TOWebDernière mise à jour : vendredi 21 octobre 2011