Sous-marin "Le RUBIS"

Construit en 1931 par les chantiers de Toulon, le Rubis est lancé le 30 septembre.  Le Rubis était un sous-marin mouilleur de mines de la série Saphir. Les six Saphir dérivaient du Pierre Chailley mis sur cale en 1918. Ces sous-marins différaient des autres par leur rôle réduit à la pose des mines, ce qui ne les empêchait pas d'attaquer aussi à la torpille. Ils contenaient trente-deux mines en puits intérieur.

Le Rubis déplaçait sept cent soixante-deux tonnes en surface, neuf cent vingt-trois en plongée : c'était donc un sous-marin moyen de soixante-six mètres de long, sept mètres douze de large pour un tirant d'eau de quatre mètres treize.

Deux diesel de six cylindres, licence Vickers-Armstrong, construits par Normand, au Havre, développant chacun 650 ch à 360 t/mn le propulsaient en surface à douze noeuds, tandis que deux moteurs électriques Schneider de 500 ch chacun assuraient la marche en plongée, à neuf noeuds.

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Historique de l'épave

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Ce sous-marin était conçu pour mouiller des mines sans faire surface. Il mesurait 66 m de long sur 7 m de large et 8 m de haut. Il était doté d'un moteur Vickers-Armstrong de 3900 CV lui permettant une vitesse de 8 nœuds en plongée et 12 en surface. Le Rubis pouvait descendre jusqu'à 50 m, et naviguer en immersion périscopique jusqu'à 15 m.
Armement : 1 canon de 75 mm, 2 mitrailleuses de 13 mm, 32 mines de 1090 kg, 3 torpilles de 550 mm et 2 torpilles de 400 mm. Equipage : 45 hommes (4 officiers, 9 sous-officiers, 32 hommes d'équipage). En 1936 le Rubis est envoyé à Cherbourg pour parfaire l'entraînement de l'équipage. Pendant " la drôle de guerre " en 1939, il est tout d'abord en Méditerranée à Bizerte, puis dépend de la 9ème flotte basée à Dundee (Ecosse). Il effectue de nombreuses missions dans les eaux norvégiennes à partir de 1940 lorsque le IIIe Reich envahit ce pays.

                                              

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Suite à l'Armistice du 22 juin 1940 les Anglais déclenchent l'opération Catapult qui consiste à s'emparer des navires français. Le Rubis fait partie du lot et change donc de pavillon. Sur les 45 hommes seul 5 retournent en France, les autres choisissent de servir dans les Forces Françaises Libres sous le commandement de l'Amiral Muselier. Le Rubis traverse la guerre et en ressort intact, ce qui pour ce type de bateau et pendant cette période relève de l'exploit. En 1945 les résultats du sous-marin sont éloquents : 28 missions, 683 mines larguées, 15 navires, 7 dragueurs, 1 cargo de 4360 tonneaux coulés, un U-BOOT endommagé. Le 8 juin 1945, il rentre sur Oran où il sera désarmé le 23. Jusqu'en 1950 il sert de bâtiment d'instruction, puis est transformé en base sous-marine. En 1957 il échappe à la démolition grâce à un ancien de ses commandants, mais la décision est prise de le couler. Le 31 janvier 1958 le remorqueur Samson et la gabare Criquet l'amènent à 2600 mètres du Cap Camarat. Le Commandant Riffaud place la charge de 9 kg, et fait exploser l'arrière du Rubis qui sombre sur un fond de 40 m pour son dernier voyage.

Description

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Le Rubis fait partie des épaves incontournables de Méditerranée. Classé par le journal Plongeurs International dans son hors série  numéro 2 parmi les 101 plus belles plongées du monde, le Rubis est un pur joyau. Pouvoir observer un sous-marin en parfait état est suffisamment rare pour ne pas se donner l'occasion d'y plonger. La plongée n'est pas difficile mais il faut néanmoins se méfier du courant qui peut sévir seulement en surface ou jusqu'au fond et atteindre 3 nœuds. L'épave ne pose par contre aucun problème d'orientation. La profondeur n'étant pas trop importante (40 m max) on peut l'explorer en totalité en une seule fois. A éviter absolument (si vous plongez en club ceux ci l'interdisent de toute façon): pénétrer dans le navire par le kiosque. Ce type d'exploration reste réservée à des plongeurs expérimentés ayant éventuellement une formation spéléo.

                                                  


En effet la descente du kiosque est très étroite, il faut décapeler si l'on a un bi ou un 15 l, et elle ne permet qu'à un plongeur d'y rentrer à la fois. D'autre part la sédimentation à l'intérieur rend la visibilité quasi-nulle.
En cas de pépin à l'intérieur, les secours auront donc plus de difficulté à intervenir rapidement. La plongée peut débuter par la poupe. Celle-ci est abîmée, notamment suite à deux " pétardages " récents. Les deux hélices ont ainsi disparus. Puis direction la proue avec un arrêt obligatoire au niveau du kiosque. Il est amusant de s'y tenir, cela permet d'avoir une superbe vision du Rubis. En continuant vers la proue, de nombreuses trappes sont ouvertes révélant pour certaines des instruments. Juste avant la proue on peut admirer les stabilisateurs en léger contrebas. A l'avant le coupe chaîne est toujours présent. Une fois à la proue, il faut s'avancer de quelques mètres, se retourner, le Rubis semble vous foncer dessus. La vision est très jolie, et on se met à rêver de le voir filer comme 50 ans auparavant.

Faune et flore


La flore est peu présente sur le Rubis. Contrairement au Togo, les gorgones n'ont pas colonisées l'épave et ses flancs, ce qui lorsque l'on ne connaît pas l'épave donne à penser que le naufrage est plus récent. Concernant la faune, les ouvertures du Rubis ont été squattées par de magnifiques congres et murènes dont une particulièrement grosse au niveau du kiosque. Les anthias et castagnioles sont les incontournables compagnons de cette plongée.

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Le Rubis
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Localisation

43°11'37'' N - 6°42'10'' O
A 2600 m au sud du Cap Camarat

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Type épave/site : Sous-marin mouilleur de mines

Profondeur minimum : 34 mètres

Profondeur maximum : 40 mètres

Emplacement

L'épave est signalée sur les cartes marines comme "but sous-marin", à près d'un mille au sud-est de la roche Fouras, petit îlot qui prolonge vers l'est le cap Camarat et le rocher des Portes. Elle se trouve sur un vaste plateau sous-marin connu sous le nom de "basses Sainte-Anne".

Accès plongée


Le Rubis est assez éloigné des ports : Cavalaire à l'ouest, Saint-Tropez à l'est sont à plus de dix kilomètres et il faut, pour atteindre l'épave, passer, dans les deux cas, par des caps assez délicats. Pour la journée, on peut s'abriter de part ou d'autre du cap Camarat : à l'est, vers Bonne-Terrasse, par mistral, à l'ouest, vers l'Escalet, par vent d'est. A la limite, on peut passer quelques nuits à ce dernier mouillage en été.

Enseignures ou Amers

L'épave ne peut passer inaperçue du moindre sondeur à éclat : sur un fond plat, une masse de fer de soixante mètres de long et de huit mètres de haut crée une énorme anomalie par quarante mètres de profondeur. L'alignement sud-nord est précis et correspond à l'orientation du submersible, proue au nord poupe au sud. Il faut cacher le cap Lardier juste derrière le cap Taillat (et non l'îlot qui le prolonge). Là, à plus d'un mille au large du cap Camarat, on aperçoit le rocher des Portes, aligné par son quart sud sur la lisière nord de la forêt de pins du cap. Cette seconde enseignure n'a pas à être très précise car elle correspond à la plus grande longueur de l'épave. Lorsque l'alignement est obtenu, on voit une petite maison dans la colline de Ramatuelle juste derrière un arbre du cap.

Conditions de plongée

L'ancre à peine mouillée, il est impératif d'observer le sens et l'intensité du courant. Il n'est pas rare que sa vitesse dépasse largement celle d'un plongeur. La descente s'effectue presque toujours dans une eau limpide, et le sédiment de sable clair inspire confiance. Il ne faut pas oublier qu'il y a quarante mètres de profondeur et que les centres de secours sont très éloignés.


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