Le  MICHEL C ou Michel Say ou Michel C. Buck

Construit en Irlande en 1866 par les Chantiers Renfrew de Belfast, il s'appelait alors Correo de Cette, n'avait qu'une hélice et appartenait à l'armement Sala qui, comme son nom l'indique, l'utilisait sur sa ligne française.  Il mesurait 39,25 m de long sur 5,75 m de large pour une jauge de 285 tonneaux. Ce vapeur de cabotage est équipé d'un moteur de 300 cv ce qui était assez remarquable pour un si petit navire. Le bateau possédait deux machines, deux arbres d'hélice, deux hélices et il atteignait la vitesse de 11 noeuds.

Accueil

Historique de l'épave


Cliquez pour agrandir l'imageDe 1897 à 1899, le Michel C passe chez L. Rimbaud et Cie, comme le Louis C. Puis, en 1899, la Compagnie Busk le rachète. Cette compagnie, fondée à Marseille sous le nom de Axel Busk et Cie, du nom d'un armateur d'origine suédoise, deviendra en 1919 la Compagnie Rudolf Busk, puis la Compagnie nouvelle de Navigation Busk en 1946.
Le Michel C est alors complètement transformé : les aménagements sont remaniés, et deux machines indépendantes, actionnant chacune une hélice, sont installées, ce qui était exceptionnel pour l'époque. Le vapeur, ainsi remis à neuf, atteignit, en août 1899, une vitesse de 11 noeuds. Arborant le pavillon bleu et or aux lettres NB, il devint un familier des ports du littoral méditerranéen.

Le 26 novembre 1900 durant la nuit, le Michel C fait route de Marseille vers Cannes en passant par la passe entre Giens et Porquerolles par un temps brumeux. Il transporte de la bière et de la farine. Cette nuit là, un autre caboteur, appartenant lui aussi à la Compagnie Busk, se dirige de Nice vers Marseille. Il s'agit de l'Amphion, navire en fer construit en 1887 à Inverkeithing par Scotts & sons. Long de 43 mètres, avec 350 tx de jauge, il est donc légèrement plus gros que le Michel C et fait route à 10 noeuds.
Cliquez pour agrandir l'imageEntre 2 et 3 heures du matin, la visibilité est très mauvaise. Il semble qu'aucun des deux navires n'ait aperçu les feux de l'autre, ou alors que l'île du Grand Ribaud ait caché les silhouettes des cargos, l'éblouissement de son puissant phare aidant. L'Amphion aborde le Michel C par bâbord, sur l'avant de la cheminée, et lui fait une voie d'eau telle qu'un mécanicien est noyé et qu'en une minute et demie le Michel C coule, encore imbriqué dans l'étrave du navire abordeur, qui le retient juste suffisamment de temps pour permettre aux 11 hommes d'équipage survivants de se précipiter, à peine vêtus, sur le pont, et de passer sur l'Amphion.

Les recherches sont vaines pour retrouver le matelot disparu, un breton de Paimpol nommé Goarin, marié et père de famille.

Description


Cliquez pour agrandir l'imageLe Michel C a coulé sur bâbord au sommet d'une roche, à environ 100 m d'une autre épave le Ville De Grasse. L'épave n'est pas très grande et très abîmée. Une plongée est suffisante pour en faire le tour, d'autant que la profondeur n'est pas très importante. La partie la mieux conservée est la proue située à 39 m, où l'on peut encore admirer les treuils, ancres et grues de Capon. L'intérieur de la proue est, comme pour le Spahis, facilement accessible.
La partie centrale du navire est affaissée et abîmée. Seules les machines sont encore reconnaissables. La poupe à 32 m quant à elle est presque détruite. Il en subsiste seulement l'arbre d'hélice, hélice avec une pale seulement, et l'olive du gouvernail. Le deuxième arbre n'est pas visible. Le pont arrière repose à quelques mètres sur le sable.

L'épave s'étend sur plus de 50 mètres, disloquée, et la reconstitution de sa forme primitive est fort délicate. L'étrave, bien droite, bien conservée, supporte encore une des deux ancres à jas et sa chaîne, l'autre ancre gisant sur le sol. Les bossoirs restent en place. La chaîne de l'ancre bâbord, couchée sur le sable, pénètre encore dans l'écubier du navire et se perd à l'intérieur. Le pont a disparu et la lumière entre à flot entre les barrots rouillés qui ne supportent plus de plancher de bois.

Faune et flore

Tout d'abord, il y a les mérous. Et il y a aussi le peuplement des roches sur lesquelles s'est coincée l'épave : le relief est varié, des vallées profondes séparent de gros éperons rocheux où on peut observer, vers les 50 mètres de profondeur et à moins de 100 mètres du bateau, d'honnêtes branches de corail, perdues sur des tombants aux immenses gorgones noires.
On retrouve les congres, amateurs de trous, sur la proue et au centre de l'épave vers la partie machine. De nombreuses murènes se cachent dans les multiples cachettes qu'offre le Michel C.  En regardant dans le bleu on peut apercevoir des bancs de loups et de mulets. A l'inverse d'autres épaves de cette même côte, le Michel C n'est pas colonisé par les gorgones.

Voir la vidéo



Le Donator

Localisation

43°00'72'' N – 06°08'47'' E
A environ 500 au sud, Sud-Est du Phare de l'Ile du Grand Ribaud
____________________________

Type épave/site : Vapeur de cabotage

Profondeur minimum : 32 mètres

Profondeur maximum : 39 mètres





DIFFICULTE

Sur le Michel C, c'est souvent la bousculade, surtout en Juillet/Aout. Nous vous conseillons d'éviter ces deux mois où les plongeurs sont trop nombreux...
L'épave se trouve à proximité de la côte et à une  profondeur raisonnable.
Attention néanmoins au courant, parfois assez fort, que l'on rencontre malgré tout.
Bon nombre de "plongeurs confirmés" se sont parfois fait surprendre... alors prudence !




Site web créé avec Lauyan TOWebDernière mise à jour : vendredi 21 octobre 2011